Rares sont les chansons qui sont aussi des symboles. C’est bien le cas de J’irai revoir ma Normandie, chanson ô combien populaire qui a acquis le statut d’hymne non-officiel normand. Écrite par Frédéric Bérat en 1836, elle incarnera pendant la Seconde Guerre mondiale le désir de retour au pays partagé par de trop nombreux Français en captivité. Popularisée par des artistes comme Léo Ferré et Les Compagnons de la Chanson, elle deviendra un symbole de nostalgie pour la terre natale et de résilience face aux difficultés. Plus qu’une simple chanson, elle représente aujourd’hui une puissante expression de l’identité, de l’espoir et de l’importance des racines.
par Joël-François Dumont — UFE-Berlin, le 4 juillet 2025 —
Sommaire
Introduction
Pour raconter l’histoire des relations au cours des âges entre la Normandie et l’Allemagne, le plus simple serait peut-être de broder une deuxième tapisserie à Bayeux… Assurément, la relation entre la Normandie et l’Allemagne est à la fois l’une des plus profondes et l’une des plus paradoxales de l’Europe moderne qui soit.

La tapisserie de Bayeux : Détail représentant l’évêque Odo ralliant les troupes de Guillaume le Conquérant lors de la bataille d’Hastings en 1066 — Source : Wikipedia
A partir d’un héritage germanique commun, cette relation a évolué à travers le creuset de deux guerres mondiales, pour devenir un véritable modèle d’intégration économique et de réconciliation culturelle. Un parcours qui n’est pas seulement une curiosité historique, mais un témoignage vivant du « projet européen ». Loin de se limiter à la mémoire singulière, bien que pivot, de 1944, les liens qui unissent la Normandie et l’Allemagne sont complexes, anciens et dynamiques, tissant une toile où s’entremêlent les migrations anciennes, les conflits dévastateurs et un partenariat contemporain remarquablement robuste.[01][02]
Explorer cette relation dans toute sa complexité n’est pas évident. Pour simplifier, nous allons partir des fondations historiques, des « racines germaniques partagées » de la Normandie médiévale à la rupture cataclysmique des conflits des XIXe et XXe siècles.
Dans un deuxième temps nous analyserons les piliers contemporains de cette relation, en nous concentrant sur l’interdépendance économique et les flux touristiques, qui révèlent une interaction nuancée entre loisirs et mémoire.
Enfin, nous nous tournerons vers l’avenir, en étudiant les ponts culturels et éducatifs qui se sont construits activement à travers tous les jumelages, les échanges de jeunes et les coopérations artistiques. Tout cela pour démontrer que la relation Normandie-Allemagne, bien que marquée par des cicatrices profondes, est aujourd’hui une force motrice de coopération, offrant un microcosme de la réconciliation franco-allemande et de l’intégration européenne.
1. Le poids de l’Histoire – Racines communes et passés divisés
1.1 Échos anciens et fondations médiévales – Le substrat germanique
L’histoire commune entre la Normandie et les territoires germaniques ne commence pas avec les guerres du XXe siècle, mais plonge ses racines dans les profondeurs du premier millénaire. Bien avant que la Normandie ne porte son nom, la région était déjà une terre d’accueil et de fusion pour divers peuples germaniques, créant un substrat culturel qui nuance profondément le récit ultérieur d’une simple opposition.
L’empreinte germanique pré-normande
Dès la fin de l’Empire romain, le territoire qui deviendra la Normandie est marqué par la présence de peuples germaniques. À partir du IIIe siècle, les côtes de la Manche subissent les raids des pirates saxons, francs et frisons, poussant Rome à établir un système de défense côtière, le Litus Saxonicum.[02] Simultanément, des contingents germaniques sont intégrés à l’armée romaine pour combattre d’autres Germains, et des colonies sont autorisées à s’installer.

Les traces de ces installations sont encore visibles aujourd’hui. La toponymie révèle la présence d’Alamans, comme en témoignent les noms de lieux tels que Allemagne (aujourd’hui Fleury-sur-Orne, près de Caen) et Almenêches.[02] Des fouilles archéologiques sur des sites comme ceux d’Airan ou de Frénouville ont mis à jour des nécropoles attestant de la présence de Goths ou d’autres peuples germaniques.[02] La notitia dignitatum, un document administratif romain, mentionne la présence de Bataves à Bayeux et d’auxiliaires suèves dans les légions stationnées dans la future Normandie.[02]
À partir de 406, avec les grandes migrations, des Saxons s’installent durablement sur les côtes normandes, notamment dans la région de Bayeux, que les textes du IXe siècle nomment Otlinga Saxonia.[02] Cette colonisation saxonne, particulièrement dense dans la plaine de Caen, a laissé des traces toponymiques distinctes, comme les noms de lieux se terminant en -ham ou -hem (de l’anglo-saxon hām, « foyer »), tels que Ouistreham et Étréham, qui sont quasi exclusifs au Calvados dans la région.[02] L’archéologie confirme cette présence avec la découverte de nécropoles saxonnes datant du milieu du Ve siècle jusqu’à la fin du VIIe siècle, après quoi ces populations se sont fondues dans le substrat local.[02] Parallèlement, une colonisation franque, bien que plus inégale, est attestée dans l’est de la région, notamment dans le Pays de Bray et le Pays de Caux, comme le prouvent les nécropoles d’Envermeu et de Londinières.[02]
Les « Hommes du Nord » : un héritage scandinave-germanique partagé
L’arrivée des Vikings au IXe siècle, qui donne son nom à la Normandie, ne doit pas être vue comme une invasion totalement étrangère, mais comme l’arrivée d’un autre peuple de langue germanique. Les Vikings, appelés Nortmanni ou Normanni (« hommes du Nord ») dans les textes latins, sont originaires de Scandinavie, une région appartenant au grand ensemble culturel et linguistique germanique.[01][02]

Le traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911, qui concède un territoire au chef viking Rollon, marque la naissance officielle du duché de Normandie.[01][03] Cette fondation repose sur une fusion entre les nouveaux arrivants, principalement des Danois mais aussi des Norvégiens, et la population gallo-franque et saxonne déjà présente.[02] Cet héritage nordique est profondément ancré dans l’identité normande. Il perdure dans un grand nombre de patronymes (Anquetil, Osmond, Turgis, Toutain, Quétil) et dans la toponymie, avec des suffixes caractéristiques comme -bec (ruisseau), -fleur (fjord, estuaire) ou -tot (propriété).[02][03]

Ainsi, loin d’être une simple anecdote, l’origine « germanique » des Normands est une composante fondamentale et multi-strates de l’identité régionale, issue de vagues successives de migrations saxonnes, franques et scandinaves.
Un dialogue de pierre : l’art roman normand et ses homologues germaniques
Cette parenté culturelle trouve une expression spectaculaire dans l’architecture religieuse du XIe siècle. L’art roman normand, loin d’être isolé, s’inscrit dans un dialogue fécond avec l’art roman germanique, héritier de l’architecture ottonienne du Saint-Empire romain germanique.

L’architecture ottonienne est souvent considérée comme un « premier art roman » du Nord, qui a résisté aux influences médi-terranéennes pour développer ses propres caractéristiques à partir de prototypes carolingiens.[04]
De nombreuses caractéristiques architectu-rales témoignent de cette parenté. Le Westwerk, ce massif occidental monumental qui sert de façade et de porche, est un élément typique de l’architecture carolin-gienne et ottonienne que l’on retrouve dans des édifices normands comme l’abbatiale de Jumièges.[04] De même, le plan à deux chevets symétriques, souvent avec une abside carrée, est une signature de l’archi-tecture rhénane qui trouve des échos en Normandie.[04]
Le porche de l’église Saint-Nicolas-de-Caen est d’ailleurs décrit comme étant de type rhénan, une influence directe.[04]
Cependant, la relation n’est pas à sens unique. Si la Normandie a emprunté certains traits à l’espace germanique, elle a aussi été un foyer d’innovation majeur. Des solutions architecturales développées en Normandie, comme le mur épais évidé d’un passage (la « muraille normande »), l’alternance des piliers forts et faibles dans la nef, ou encore la tour-lanterne à la croisée du transept, sont considérées comme plus « modernes » et révolutionnaires que leurs équivalents ottoniens.[04] Ces innovations, visibles à Bernay, Jumièges ou au Mont-Saint-Michel, préfigurent directement l’architecture gothique et témoignent de la vitalité et de l’originalité de l’école normande. Ce dialogue architectural entre les deux pôles de la construction à pans de bois autour de l’an 1000, la Normandie et l’Empire, illustre une Europe du Nord médiévale culturellement connectée, où les idées et les techniques circulaient bien avant la formation des États-nations modernes.[04][05][06]
1.2. L’ère des conflits (1870-1945) – La grande rupture
Après des siècles de liens distants mais réels, la relation entre la Normandie et l’Allemagne bascule dans une ère de confrontation directe avec l’émergence des nationalismes modernes.
Les conflits de 1870 et, surtout, de 1939-1945, vont créer une rupture profonde, inscrivant dans le sol et la mémoire de la Normandie un traumatisme dont l’ombre plane encore aujourd’hui et qui, paradoxalement, deviendra le catalyseur de la réconciliation contemporaine.
La Guerre Franco-Prussienne (1870-1871) : un prélude douloureux
Souvent éclipsée par les deux guerres mondiales, l’occupation prussienne de la Normandie durant la guerre de 1870-1871 constitue un premier traumatisme moderne. En octobre et novembre 1870, les troupes prussiennes entrent en Normandie, et la région devient le théâtre de nombreuses batailles. Rouen est occupée les 5 et 6 décembre, et les Prussiens y installent un préfet et une administration allemands.[02] Pour la population, cette occupation est une épreuve difficile, marquée par les réquisitions et la confiscation de biens par l’armée allemande. L’armistice est signé le 28 janvier 1871, mais l’occupation, décrite comme violente, laisse des traces durables. Elle forge une image négative de « l’occupant » et est considérée comme ayant contribué à nourrir le désir de revanche qui s’exprimera lors de la Première Guerre mondiale.[02]
La Seconde Guerre mondiale : le traumatisme fondateur
C’est la Seconde Guerre mondiale qui constitue l’événement central et le plus douloureux de l’histoire commune entre la Normandie et l’Allemagne. Dès 1940, la région est sous occupation allemande. Cette période est marquée par la construction du Mur de l’Atlantique, dont les innombrables blockhaus en béton parsèment encore aujourd’hui le littoral, cicatrices de béton dans le paysage normand.[01][02]

L’économie régionale est mise au service de l’effort de guerre allemand, avec des entreprises stratégiques, notamment dans la construction navale au Havre, qui sont réquisitionnées ou travaillent sous contrat pour l’occupant.[07]

Le 6 juin 1944, la Normandie devient l’épicentre de la libération de l’Europe avec l’Opération Overlord, le plus grand débarquement amphibie de l’histoire.[01][02] Cet événement déclenche la Bataille de Normandie, une campagne de près de trois mois d’une violence inouïe.

La région est transformée en un vaste champ de bataille, payant un tribut extrêmement lourd à l’éradication du nazisme. Près de 20.000 civils normands périssent sous les bombardements et dans les combats, et des villes entières comme Caen, Le Havre, Saint-Lô ou Vire sont rasées.[01][08]


Cette histoire est aujourd’hui omniprésente dans le paysage physique et mémoriel de la Normandie. La région est parsemée de musées, de mémoriaux et de 27 cimetières militaires où reposent les soldats des différentes nations, y compris allemands.[09][10]
Ces lieux de mémoire, des plages du Débarquement au Mémorial de Caen, font de la Normandie un « livre d’histoire à ciel ouvert », où le souvenir du conflit est une composante essentielle de l’identité contemporaine.[01][11]

Cette mémoire du conflit n’est pas seulement un poids du passé ; elle est la fondation sur laquelle s’est construite la relation moderne entre la Normandie et l’Allemagne.
Les initiatives de coopération qui ont fleuri après-guerre ne sont pas nées dans un vide historique, mais en réaction directe à ce traumatisme.
Le dense réseau de jumelages, les partenariats économiques robustes et les échanges éducatifs sont le fruit d’une volonté consciente et délibérée de surmonter cette histoire tragique. L’exemple le plus emblématique est le jumelage entre Caen et Würzburg, deux « villes martyres » de la guerre, signé dès 1962 comme un puissant symbole de paix et de réconciliation.[12] Ainsi, les liens positifs d’aujourd’hui ne sont pas séparés du conflit historique ; ils en sont nés.
La relation contemporaine est un projet multi-générationnel de dépassement de ce traumatisme, faisant de la mémoire de la guerre le pilier paradoxal de l’amitié actuelle.
2. Les Moteurs de la Modernité – Interdépendance économique et touristique

Après des décennies de reconstruction et de réconciliation, la relation entre la Normandie et l’Allemagne s’est transformée en un partenariat dynamique, structuré par des liens économiques solides et des flux touristiques importants. Ces deux piliers de la modernité illustrent la profondeur de l’intégration contemporaine, tout en révélant la complexité persistante d’une histoire partagée.

3. Une Relation économique symbiotique
Loin de l’image d’une région purement agricole ou mémorielle, la Normandie est une puissance industrielle et exportatrice, et l’Allemagne est son partenaire économique le plus crucial. Cette relation n’est pas un simple échange commercial, mais un partenariat industriel profondément intégré et à haute valeur ajoutée.
L’Allemagne : premier partenaire économique de la Normandie
Les chiffres du commerce extérieur normand sont sans équivoque : l’Allemagne est la première destination des exportations de la région. En 2021, la valeur des biens exportés vers l’Allemagne s’élevait à plus de 3,65 milliards d’euros, plaçant le pays devant l’Italie et les États-Unis.[13] Plus largement, l’Europe absorbe 57 % des exportations normandes, et l’Allemagne en est le principal client.[14] Cette relation commerciale est non seulement volumineuse mais aussi stratégique, se concentrant sur des secteurs industriels de pointe. Les produits pharmaceutiques et chimiques constituent les principaux postes d’exportation, générant un excédent commercial combiné de plus de 4,4 milliards d’euros pour la Normandie en 2016.[13][14] Viennent ensuite les secteurs de l’aéronautique, avec des entreprises comme Safran Nacelles, et de l’automobile, avec des acteurs comme Knorr-Bremse, ainsi que les produits agroalimentaires, qui trouvent un débouché important sur le marché allemand.[14][15]
Le tableau suivant résume la dynamique des échanges commerciaux pour l’année 2021, soulignant un solde commercial favorable à la Normandie, ce qui témoigne de la compétitivité de son tissu industriel sur le marché allemand.
Tableau 3.1 : Dynamique Commerciale Normandie-Allemagne (Données 2021)
Métrique | Valeur (en millions d’€) | Principaux Produits Exportés |
Exportations normandes vers l’Allemagne | 3 650,3 | Produits pharmaceutiques, chimiques, automobiles, aérospatiaux, agroalimentaires |
Importations normandes depuis l’Allemagne | 3 299,6 | Machines, véhicules, produits chimiques |
Balance commerciale | +350,7 | Favorable à la Normandie |
Source : INSEE.[13]
Investissements croisés et présence d’entreprises
La solidité de la relation économique est renforcée par d’importants investissements croisés. En 2023, l’Allemagne était le premier investisseur étranger en Normandie, avec 27 projets d’implantation recensés.[16]
Cette présence allemande n’est pas nouvelle et s’inscrit dans une longue tradition, comme en témoigne l’installation de l’usine métallurgique de l’industriel Alfred Thyssen à Colombelles dès 1913.[17]
Aujourd’hui, des entreprises allemandes de premier plan ont des sites de production en Normandie, telles que le groupe d’emballage médical Südpack Medica à Coulmer dans l’Orne, ou l’équipementier automobile Knorr-Bremse à Glos dans le Calvados.[14][18]
Monument en honneur des fondeurs de la SMN à Colombelles (Calvados)

Le groupe allemand FEV, spécialisé dans l’ingénierie des motorisations, est également membre du pôle de compétitivité Normandie AeroEspace (NAE), illustrant l’intégration dans les filières d’excellence régionales.[19]
Inversement, de nombreuses entreprises normandes se sont implantées en Allemagne pour se rapprocher de ce marché stratégique. C’est particulièrement le cas dans le secteur aéronautique, où des sociétés comme ACGB (Calvados), Astellas (anciennement Asteelflash Group, Orne/Seine-Maritime), ou Ingerop (anciennement Ingeliance, Seine-Maritime) ont une présence à Hambourg, tandis que SAB industries (Eure) est à Francfort et Thermocoax (Orne) à Heidelberg.[19]
Cette imbrication industrielle montre que la relation va bien au-delà d’un simple rapport client-fournisseur. Il s’agit d’une véritable symbiose, avec des chaînes de valeur partagées et des investissements mutuels qui ancrent durablement le partenariat.
Cette dynamique est soutenue par des institutions dédiées comme la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Normandie et la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie, qui facilitent les affaires et l’implantation des entreprises des deux côtés de la frontière.[20][21][22][23]
4. Le visiteur allemand – Tourisme, loisirs et mémoire
Le tourisme est l’autre grand pilier de la relation contemporaine entre la Normandie et l’Allemagne.

Les visiteurs allemands ne sont pas seulement nombreux ; leur présence et leurs motivations révèlent une interaction complexe entre la quête de loisirs et la confrontation avec une histoire partagée, faisant de la Normandie une destination unique pour ce public.

Une présence touristique de premier plan
Les statistiques de fréquentation touristique confirment la place prépondérante de la clientèle allemande.

En 2023, les Allemands étaient la première nationalité étrangère à visiter la Normandie, représentant 4,3 millions de nuitées, soit une hausse significative de 17,6% par rapport à l’année précédente.[24] Ils comptent pour 15,5% de l’ensemble des nuitées touristiques étrangères dans la région. Leurs visites se répartissent principalement entre les départements côtiers : la Seine-Maritime (30,7 %), la Manche (30,2%) et le Calvados (29,7%).[24] Bien que la saison estivale reste le pic de fréquentation, une tendance à l’étalement des séjours, notamment au printemps, est observée, signe d’un intérêt croissant et diversifié pour la destination.[24]

Le tableau ci-dessous synthétise les chiffres clés du tourisme allemand en Normandie, illustrant son poids économique et sa répartition géographique.
Tableau 4.1 : Tourisme Allemand en Normandie – Chiffres Clés (2023)
Métrique | Valeur | % du Total Étranger | Principaux Départements |
Nuitées | 4,3 millions | 15,5 % | Seine-Maritime, Manche, Calvados |
Excursions (visites à la journée) | 5,4 millions | 16,5 % | Calvados, Seine-Maritime, Manche |
Durée moyenne de séjour | 2,4 nuits | N/A | N/A |
La dualité des motivations : entre la côte et la commémoration
L’attrait de la Normandie pour les visiteurs allemands repose sur une dualité fondamentale. D’un côté, beaucoup sont attirés par les charmes classiques de la région : ses paysages variés, de la Côte d’Albâtre au bocage, ses villes historiques comme Rouen ou Honfleur, et la recherche d’expériences authentiques loin du tourisme de masse.[25][26][27]
La Normandie répond à une quête de nature, de culture et de sérénité.
De l’autre côté, la région est un lieu de mémoire incontournable de la Seconde Guerre mondiale. Cette dimension historique est une motivation importante, bien que complexe, pour les visiteurs allemands. On estime que 300.000 d’entre eux visitent chaque année les sites et lieux de mémoire spécifiques au conflit.[28] Ce chiffre, bien que substantiel, est relativement modeste par rapport au nombre total de visiteurs allemands, ce qui suggère une relation nuancée, voire ambivalente, à cette histoire.
Contrairement à un touriste américain ou britannique qui visite les plages du Débarquement avec un récit de libération, le visiteur allemand navigue sur un terrain psychologique plus complexe, mêlant la mémoire, la perte et la responsabilité historique. L’offre touristique normande a progressivement intégré cette complexité.
Peut-on parler, en Normandie, d’une mémoire partagée franco-allemande ? Dans un entretien avec Chemin de mémoire (Ministère de la Défense), Hérvé Morin, ancien ministre de la défense et président de la Région Normandie répond :
« Partager la mémoire des événements qui se sont déroulés en Normandie lors de la Seconde Guerre mondiale n’est pas chose facile quand on considère le vécu très différent en France et en Allemagne. Nous menons pour cela, depuis de nombreuses années, un travail de fond avec des acteurs mémoriels pour définir les contours de cette mémoire partagée. La réconciliation franco-allemande autour de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale a symboliquement débuté lors du 60e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie, le 6 juin 2004, à l’occasion de la 1re cérémonie franco-allemande présidée par Jacques Chirac, président de la République française, et Gerhard Schröder, chancelier allemand, au Mémorial de Caen. Pour la première fois depuis la guerre, les drapeaux français et allemand ont flotté ensemble un 6 juin. Depuis, l’Allemagne est invitée chaque année à la cérémonie commémorative du Débarquement de Normandie.»

Des sites comme le cimetière militaire allemand de La Cambe, avec son jardin de la paix et son atmosphère sobre, sont des lieux de recueillement importants.[11] Les nombreuses batteries d’artillerie allemandes du Mur de l’Atlantique, comme celles de Longues-sur-Mer ou de Crisbecq, sont devenues des sites de visite à part entière, offrant une perspective sur la guerre du point de vue des défenseurs.[29][30]

Des musées plus récents, tels que le Mémorial de Falaise – La Guerre des Civils ou l’Overlord Museum, s’efforcent de présenter une histoire plus complète, incluant l’expérience des soldats allemands et, surtout, le sort tragique des populations civiles normandes, créant ainsi un espace pour une mémoire plus partagée et apaisée.[10][31] Cette interaction entre loisir et recueillement, entre la beauté des paysages et les cicatrices de l’histoire, constitue une facette unique et déterminante du lien qui unit l’Allemagne à la Normandie.
5. Forger un avenir commun entre nos armées de l’Air
En matière de coopération dans le domaine de la défense en Europe, on peut dire que l’Escadron franco-allemand d’Évreux, au cœur de la Normandie, fait figure de pionnier.

Créé en 2021 et pleinement opérationnel depuis 2024, l’escadron de transport franco-allemand, baptisé « Rhin/Rhein » est une unité militaire unique en son genre. Installée sur la Base Aérienne 105 « Commandant Viot », elle est devenue un symbole fort de la coopération en matière de défense entre la France et l’Allemagne.

Cet escadron binational est le premier du genre à voir des aviateurs des deux nations travailler au quotidien, main dans la main, sur des aéronefs communs, pour des missions opérationnelles et des missions d’entraînement.

Une initiative qui s’inscrit dans une volonté politique forte des deux pays de renforcer leur interopérabilité et de mutualiser leurs capacités de transport aérien tactique.
Une flotte et des équipes intégrées
L’escadron « Rhin/Rhein » opère sur une flotte mutualisée de dix avions de transport tactique Lockheed Martin C-130J Super Hercules. La France contribue à hauteur de quatre appareils, dont deux versions ravitailleurs KC-130J, et l’Allemagne à hauteur de six, incluant également des capacités de ravitaillement en vol.

L’effectif de l’escadron est d’environ 260 militaires, répartis à parts égales entre l’armée de l’Air et de l’Espace française et la Luftwaffe allemande. Cette mixité se retrouve à tous les niveaux : pilotes, mécaniciens, et personnel de soutien travaillent en équipes binationales, la langue de travail commune étant l’anglais…
6. Forger un avenir commun – Culture, éducation et art
Au-delà des flux économiques et touristiques, la solidité de la relation entre la Normandie et l’Allemagne repose sur un dense réseau d’échanges humains et culturels.
Construits patiemment depuis l’après-guerre, ces liens, qui vont des jumelages de communes aux partenariats universitaires et aux coopérations artistiques, constituent le ciment d’un avenir partagé et le véritable moteur de la réconciliation.
7. Les jumelages – Une réconciliation par la base
Le mouvement des jumelages (Jumelage) est sans doute l’expression la plus tangible et la plus durable de la volonté de rapprochement franco-allemande au niveau local. En Normandie, ce phénomène a pris une ampleur considérable, tissant une toile d’amitié qui couvre l’ensemble du territoire.
Un réseau dense d’amitié
La Normandie se distingue par la densité exceptionnelle de son réseau de jumelages avec des villes allemandes. Les départements de la Seine-Maritime et du Calvados comptent respectivement 78 et 83 communes jumelées avec des partenaires outre-Rhin.[32][33] Ce maillage ne se limite pas aux grandes agglomérations mais s’étend jusqu’à de petites communes, témoignant d’un engagement citoyen profond et généralisé. Les chartes de ces jumelages, souvent signées dans les années 1960 et 1970, partagent un objectif commun : favoriser les échanges scolaires, sportifs, culturels et sociaux afin de promouvoir une meilleure connaissance mutuelle et de construire une amitié durable entre les peuples.[34][35][36]
Études de cas en diplomatie citoyenne
Plusieurs de ces partenariats sont devenus emblématiques de la réconciliation franco-allemande :
- Caen – Würzburg (1962) : Ce jumelage est l’un des plus symboliques. Il unit deux villes universitaires, capitales régionales, mais surtout deux « villes martyres » presque entièrement détruites par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Signée à peine 17 ans après la fin du conflit, leur charte est un acte de paix et de reconstruction commune, fondé sur des similitudes et une volonté partagée de tourner la page de la haine.[12]
- Rouen – Hanovre (1966) : Ce partenariat entre deux grandes métropoles régionales a donné lieu à des décennies d’échanges fructueux dans tous les domaines, de la culture à l’économie, créant des liens profonds et durables entre les administrations et les citoyens.[32]
- Partenariats régionaux : Au-delà des villes, des partenariats se sont noués à l’échelle régionale. L’ancienne région de Haute-Normandie a par exemple établi une coopération institutionnelle avec le Land de Basse-Saxe (Niedersachsen), tandis que le département du Calvados est partenaire du district de Basse-Franconie (Unterfranken).[37][38]
Le tableau suivant présente une sélection de jumelages représentatifs, illustrant la couverture géographique de ce mouvement à travers les cinq départements normands.
Tableau 7.1 : Exemples de jumelages entre communes normandes et allemandes
Ville normande (Département) | Ville jumelle allemande (Land) | Année de création |
Caen (Calvados) | Würzburg (Bavière) | 1962 |
Cherbourg-en-Cotentin (Manche) | Bremerhaven (Brême) | 1961 |
Brionne (Eure) | Lindlar (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) | 1983 |
Alençon (Orne) | Quakenbrück (Basse-Saxe) | 1967 |
Rouen (Seine-Maritime) | Hannover (Basse-Saxe) | 1966 |
Sources : [12][32][39][40][41]
8. Construire des ponts pour la prochaine génération
L’avenir de la relation normando-allemande se construit activement à travers un système d’échanges éducatifs remarquablement structuré et résilient. Des écoles primaires aux universités, des dispositifs multiples permettent aux jeunes Normands et Allemands de se rencontrer, d’apprendre la langue de l’autre et de tisser des liens personnels qui transcendent les frontières et les mémoires du passé.
Échanges universitaires et scientifiques

Les établissements d’enseignement supérieur normands entretiennent des liens étroits avec leurs homologues allemands, principalement dans le cadre du programme européen Erasmus+.
- Écoles de commerce et d’ingénieurs : L’EM Normandie, grande école de management, a noué des partenariats avec de nombreuses institutions prestigieuses comme l’Université de Münster, la Frankfurt School of Finance & Management ou la WHU – Otto Beisheim School of Management.[42] L’École Nationale Supérieure d’Architecture de Normandie (ENSA) a des accords d’échange avec les universités techniques de Braunschweig et de Hanovre.[43]
Illustration Grok
- Universités : L’Université de Caen-Normandie propose de multiples possibilités de mobilité pour ses étudiants, notamment au sein de son département d’études germaniques, et met à leur disposition des outils de certification linguistique pour préparer leur départ.[44][45][46] De même, l’Université de Rouen Normandie encourage activement la mobilité internationale via sa Direction des Relations Internationales et de la Coopération.[47]
Échanges scolaires et de jeunesse
La base de la compréhension mutuelle est posée bien avant l’université, grâce à un écosystème d’échanges scolaires dense.

- Partenariat académique : L’Académie de Normandie a signé une convention de partenariat avec le Land de Basse-Saxe, qui fournit un cadre institutionnel solide pour les échanges entre établissements scolaires des deux régions.[48][49][50]
- Le rôle central de l’OFAJ : L’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) est un acteur clé, finançant et facilitant une multitude de programmes. Les programmes d’échange individuel de moyenne durée comme le programme « Brigitte Sauzay » (3 mois) et le programme « Voltaire » (6 mois) sont particulièrement populaires auprès des collégiens et lycéens normands, leur offrant une immersion linguistique et culturelle profonde.[51][52][53][54]
- Initiatives locales : De nombreux échanges sont également organisés directement au niveau des établissements, souvent dans le cadre des jumelages de communes, comme celui qui lie le Lycée Porte de Normandie à Verneuil-sur-Avre et un lycée de Passau en Bavière.[55]
Ce réseau d’échanges éducatifs se carac-térise par une architecture à plusieurs niveaux, ce qui lui confère une très grande résilience. Les liens ne dépendent pas d’un seul canal : ils sont soutenus par des accords politiques au niveau régional, des partena-riats directs entre universités, un organisme binational dédié (l’OFAJ) et des initiatives citoyennes locales via les comités de jume-lage. Cette structure redondante garantit la pérennité des échanges, assurant que le travail de construction de ponts entre les jeunes générations se poursuit de manière continue et est profondément ancré dans le tissu civique et éducatif des deux régions.
Illustration Grok

9. Le Dialogue artistique contemporain
Le domaine artistique offre un autre prisme fascinant pour observer l’évolution de la relation entre la Normandie et l’Allemagne. Après avoir partagé un vocabulaire architectural commun à l’époque romane, les deux régions ont vu leur dialogue artistique se transformer, passant d’influences individuelles à des coopérations institutionnelles structurées qui reflètent la maturité de leur partenariat.
D’un héritage partagé aux coopérations modernes
Comme évoqué précédemment, l’art roman normand et l’art roman germanique (ottonien) partagent des racines communes, témoignant d’une circulation des idées et des formes dans l’Europe du Nord médiévale.[04] Après la rupture des guerres, l’art a servi de vecteur pour renouer le dialogue. Une étape clé fut l’exposition itinérante « Französische abstrakte Malerei » (Peinture abstraite française) qui a tourné en Allemagne en 1948-1949. Cet événement a permis de présenter la nouvelle scène artistique parisienne d’après-guerre à un public et à des artistes allemands, suscitant un intérêt considérable pour des peintres comme Pierre Soulages, qui a des attaches normandes.[56]
Aujourd’hui, ce dialogue se poursuit à travers des initiatives concrètes qui favorisent les rencontres et la création.
- Résidences d’artistes : Le réseau RN13BIS – art contemporain en Normandie a mis en place un programme de résidence-exposition à Berlin pour deux artistes liés à la Normandie. Accueillis par l’espace artistique gr_und, les lauréats bénéficient d’un temps de création et d’une visibilité sur la scène berlinoise, un exemple parfait de coopération contemporaine directe.[57]
- Soutien institutionnel : La Région Normandie et le Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC Normandie) jouent un rôle actif dans le soutien à la mobilité internationale des artistes normands. Des dispositifs comme la « Convention de partenariat de développement des échanges artistiques et culturels internationaux » visent à accompagner les projets d’artistes normands à l’étranger, en particulier lors d’événements prescripteurs comme les festivals et biennales.[58][59][60]
- Événements culturels : Des manifestations en Normandie servent également de plateforme pour les échanges culturels. La « Journée Franco-Allemande », organisée chaque année à l’Université de Caen, a pour but explicite de promouvoir la langue et la culture allemandes auprès d’un large public à travers des projections de films, des rencontres et des activités ludiques.[46]
Il est à noter que, si des artistes majeurs comme Marcel Duchamp ont séjourné à Munich au début de leur carrière.[61] la relation artistique contemporaine semble moins marquée par les trajectoires individuelles que par des coopérations institutionnelles. L’intérêt reste cependant vif, comme en témoigne l’exposition sur les impressionnistes de Normandie organisée par l’Augustiner Museum de Fribourg, montrant l’attrait durable en Allemagne pour ce mouvement artistique né en Normandie.[62] Cette évolution d’une influence stylistique diffuse vers des projets de coopération structurés et gérés professionnellement est le reflet d’une relation devenue mature, intégrée et tournée vers des réalisations communes.
10. Conclusion et Recommandations
10.1 Conclusions
L’analyse des liens tissés entre la Normandie et l’Allemagne révèle une relation d’une richesse et d’une complexité exceptionnelles, qui sert de puissant microcosme à l’histoire européenne des mille dernières années. Le voyage a commencé sur un socle commun, celui d’un héritage germanique partagé, visible dans la toponymie, l’archéologie et les dialogues architecturaux de l’époque médiévale. Cette parenté lointaine a été brutalement effacée par les conflits des XIXe et XXe siècles, culminant avec le traumatisme de l’Occupation et de la Bataille de Normandie en 1944, qui a inscrit une mémoire de destruction et de souffrance dans le paysage même de la région.
Cependant, c’est précisément de ce point le plus bas qu’est née une volonté de réconciliation d’une force remarquable.
La relation contemporaine est une construction délibérée, un projet multigénérationnel visant à surmonter ce passé. Elle se manifeste aujourd’hui à travers un partenariat aux multiples facettes : une interdépendance économique symbiotique où la Normandie est un pôle industriel exportateur clé pour le marché allemand ; des flux touristiques massifs où la quête de loisirs se mêle à une confrontation complexe avec la mémoire historique ; et un maillage extraordinairement dense de liens humains, culturels et éducatifs. Des jumelages de communes aux partenariats universitaires, en passant par les échanges de jeunes et les coopérations artistiques, ces ponts assurent la vitalité et la pérennité de l’amitié normando-allemande.
En définitive, cette relation est un exemple édifiant de la capacité de deux peuples à transformer un passé de conflit en un avenir de coopération et de prospérité partagée, incarnant l’esprit même du projet européen.
10.2 Recommandations de l’UFE Berlin pour la coopération future
Afin de renforcer et d’approfondir cette relation exemplaire, les recommandations suivantes sont proposées, s’appuyant sur les dynamiques existantes :
- Culture et Mémoire : Création d’une Commission historique mixte
Pourquoi, par exemple, ne pas créer une commission historique normando-allemande ? Sa mission serait de développer des ressources pédagogiques communes et des modules d’exposition pour les musées normands, axés sur une « mémoire partagée » de la Bataille de Normandie. En s’inspirant de l’approche de musées comme le Mémorial de Falaise, ce travail mettrait en lumière non seulement les opérations militaires, mais aussi l’expérience des civils normands et des soldats allemands, afin de promouvoir une compréhension plus nuancée et humaine du conflit auprès des jeunes générations et des visiteurs des deux pays.[10][63]
- Économie : Lancement d’un « Axe vert Normandie-Allemagne »
Il est suggéré de lancer une initiative de partenariat économique ciblée, « l’Axe vert Normandie-Allemagne ». Ce programme viserait à encourager les collaborations et les investissements croisés entre entreprises normandes et allemandes dans les secteurs de la transition écologique. En capitalisant sur la base industrielle normande et le leadership technologique allemand, les domaines prioritaires seraient les énergies renouvelables (éolien en mer, hydrogène) et l’économie circulaire. Cela permettrait de positionner la Normandie comme un partenaire stratégique de l’Allemagne dans la décarbonation de l’industrie européenne.[13][14][16]
- Éducation et Jeunesse : Création d’un « Conseil des Jeunes Normando-Allemand pour le Développement Durable »
En s’appuyant sur les cadres de coopération existants comme le partenariat avec la Basse-Saxe et les programmes de l’OFAJ, pourquoi ne pas créer un Conseil des Jeunes Normando-Allemand. Cette instance permettrait à des groupes de lycéens et d’étudiants des deux régions de collaborer sur des projets concrets liés aux défis environnementaux et civiques communs (protection du littoral, énergies propres, lutte contre la désinformation). Ce format favoriserait l’acquisition de compétences et renforcerait l’engagement citoyen européen de la jeunesse.[48][52]
Écrire une belle page d’histoire sur la Normandie, si belle puisse t’elle être, en nous adressant à un public de gourmets franco-allemands, sans mentionner certains mots qui, ici, n’ont pas besoin d’être traduits, pourrait donner à penser que l’UFE-Berlin négligerait les purs produits gaulois… On s’en voudrait donc de ne pas rappeler ici les meilleurs fromages de Normandie : le Pont-l’Évêque, le Neudchâtel (le fromage de l’amour), le Livarot ou le Colonbel, le Camenbert bien sûr et le Pavé d’Auget. Sans oublier le Calvados…

Les Berlinois ont la chance ici d’avoir au quotidien des baguettes, des gâteaux et des spécialités comme la galette des rois. Ces « délices normands », on les doit à un expatrié normand, Didier Canet, l’un de nos plus fidèles soutiens. Chaque année, depuis 55 ans, l’UFE-Berlin organise une galette des rois qui n’a qu’un défaut,: au bout de dix jours, on n’en trouve plus !

Stahnsdorf a la plus célèbre des maisons normandes de la région : le siège des Délices Normands a eu l’honneur l’année dernière d’avoir le chancelier Scholz pour une soireée mémorable ! Nostalgie, quand tu nous tiens !
Joël-François Dumont
- Voir également : „Wenn mir die Normandie erzählt würde”. — (2025-0704) —
Sources :
[01] Le Point, « Normandie : ce que vous ne savez peut-être pas sur le Débarquement »
[02] Wikipédia, « Normandie«
[03] Wikipédia, « Traité de Saint-Clair-sur-Epte » & Hérodote.Net
[04] Wikipédia, « Architecture romane«
[05] Wikipédia, « Pan de bois »
[06] Wikipédia, « Maison à colombages«
[07] Le Havre, « Histoire du Havre »
[08] Wikipédia, « Bataille de Normandie »
[09] Normandie Tourisme, « Sites et lieux de visite de la Bataille de Normandie »
[10] Mémorial de Falaise, « La Guerre des Civils »
[11] Normandie Tourisme, « Les Plages du Débarquement et les sites de la Bataille de Normandie »
[12] Ville de Caen, « Würzburg »
[13] INSEE, « Le commerce extérieur de la Normandie en 2021 »
[14] Les Échos, « L’industrie normande toujours plus dépendante de l’Allemagne »
[15] Knorr-Bremse, « Knorr-Bremse Lisieux »
[16] AD Normandie, « Bilan 2023 des investissements internationaux en Normandie »
[17] Wikipédia, « Société métallurgique de Normandie »
[18] Ouest-France, « Orne. Le groupe allemand Südpack Medica s’installe à Coulmer »
[19] Normandie AeroEspace, « Annuaire des membres »
[20] CCI Normandie
[21] Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie
[22] Business France
[23] Choose France
[24] Normandie Tourisme, « Bilan de la fréquentation touristique en Normandie en 2023 »
[25] Normandie Tourismus
[27] Manche Tourisme
[28] France 3 Normandie, « Tourisme de mémoire : les Allemands viennent de plus en plus nombreux en Normandie »
[29] Calvados Tourisme, « Batterie de Longues-sur-Mer »
[30] Wikipédia, « Batterie de Crisbecq »
[31] Overlord Museum
[32] Ville de Rouen, « Jumelages et partenariats »
[33] Association Française du Conseil des Communes et Régions d’Europe du Calvados
[34] Wikipedia, « Jumelage (villes françaises et allemandes) »
[35] Conseil des communes et régions d’Europe
[36] Association Française du Conseil des Communes et Régions d’Europe
[37] Région Normandie, « Coopération internationale »
[38] Calvados, « Les partenaires du Calvados »
[39] Ville de Cherbourg-en-Cotentin, « Jumelages »
[40] Ville de Brionne, « Jumelage »
[41] Ville d’Alençon, « Jumelage » et Le comité de jumelage d’Alençon-Quakenbrück mise sur la jeunesse pour renforcer l’amitié franco-allemande
[42] EM Normandie, « Partenaires académiques »
[43] ENSA Normandie, « Partenaires »
[44] Université de Caen Normandie, « Partir à l’étranger »
[45] Université de Caen Normandie, « Département d’études germaniques »
[46] Université de Caen Normandie, « Journée Franco-Allemande »
[47] Université de Rouen Normandie, « International »
[48] Académie de Normandie, « Partenariat avec la Basse-Saxe »
[49] Académie de Normandie, « Ouverture internationale »
[50] Région académique Normandie, « Coopération franco-allemande »
[51] OFAJ, « Programme Brigitte Sauzay »
[52] OFAJ, « Office franco-allemand pour la Jeunesse »
[53] OFAJ, « Programme Voltaire »
[54] Eduscol, « Programmes de mobilité »
[55] Lycée Porte de Normandie, « Échange franco-allemand »
[56] Wikipédia, « Pierre Soulages »
[57] RN13BIS, « Résidence à Berlin »
[58] Région Normandie, « Aides régionales »
[59] FRAC Normandie
[60] ODIA Normandie, « Aides et appels à projets »
[61] Wikipédia, « Marcel Duchamp »
[62] Augustiner Museum, « Impressionismus in der Normandie »
[63] Wikipédia, « Commission d’historiens »